Atelier RamdamAtelier d'architecture

Bénéficiant d’une orientation est/ouest peu favorable, la parcelle étroite et profonde (7,4 × 22 m) est masquée au sud par un immeuble haussmannien la privant de lumière directe. À l’ouest, elle s’expose aux nuisances sonores des voies ferrées de la gare Saint-Lazare. Située entre deux bâtiments aux écritures bien distinctes et présentant une rupture de gabarit, elle formait une dent creuse rompant avec l’unité urbaine de la rue. Par un jeu subtil de lignes venant prolonger les corniches voisines, la façade du bâtiment vient tisser du lien et rétablir la continuité du front bâti entre la façade haussmannienne en pierre de taille au sud et celle d’allure faubourienne au nord.
Côté voies ferrées, les logements s’ouvrent entièrement pour se prolonger par des balcons profonds et offrir des vues sur l’horizon. Côté rue, la façade totalement vitrée est doublée d’un rideau de laiton ondulé et perforé qui filtre et module l’apport de lumière, l’intimité et l’occultation. Matière sensible, le laiton joue de ses reflets pour saisir les lumières rasantes et restituer au cœur du logement les variations du jour. 

La partie nuit est clairement dissociée de la partie jour par la cuisine et la salle d’eau regroupées autour du noyau central. Les chambres ont été disposées à l’est, sur la rue, là où les nuisances acoustiques sont les plus faibles. Les séjours s’ouvrent largement à l’ouest et sont prolongés par de grands balcons au-dessus des voies ferrées de Saint-Lazare. 
Béton, bois, acier galvanisé, laiton, les matières sont laissées brutes. Soumis aux effets du vieillissement ou à leur utilisation, elles se patineront, s’oxyderont, garderont les traces du temps, comme autant de manifestations des forces physiques qui structurent notre environnement quotidien.